Suite de : Réalité économique
Il en résulte immédiatement deux conséquences importantes. La première est qu’un élevage industriel compte nécessairement un nombre significatif de reproducteurs. La seconde est que le pourcentage de personnel attaché à l’élevage rapporté au nombre des animaux de cet élevage est nécessairement très faible.
Or les animaux de compagnie ont besoin d’un contact personnalisé avec nous, c’est l’évidence. Et ceci est encore plus vrai pour ce qui concerne les chiots et les chatons. En l’absence d’un tel contact quotidiennement répété et suffisant, le phénomène de la socialisation (que nous traiterons dans un autre entretien), cette aptitude à des contacts faciles avec notre espèce, ne se produit pas, ou se produit de manière incomplète.
Bien sûr, certains « traités scientifiques », tout en reconnaissant la nécessité de ce contact, prétendent que pour être efficace, ce dernier n’aurait pas besoin d’être long : quelques minutes suffiraient ! Et comme vous le pensez, les éleveurs professionnels se sont engouffrés dans cette brèche : ils passeraient avec leurs chiots tout le temps nécessaire à leur socialisation, quelques minutes quotidiennes.
Mais voilà qui laisse deux problèmes en suspens. Le premier est la réalité de cette durée minimale, dont l’appréciation n’a rien de scientifique, et qui reste au contraire parfaitement empirique et donc tout à fait discutable. L’expérience montre en effet que les chiots élevés « en famille » et ayant profité d’un contact continu avec notre espèce présentent des capacités d’éveil et d’adaptation nettement supérieures à celles de chiots issus d’élevages industriels, même convenablement socialisés.
Le second se rapporte à l’aspect qualitatif de ce contact quotidien. En effet, quelque bonne volonté que l’élevage professionnel puisse apporter à ce contact, à l’évidence, il ne pourra jamais rivaliser avec celui, beaucoup plus naturel, spontané, et surtout multiforme, apporté par une famille.
Il y a une grande différence entre le fait pour un chiot ou un chaton d’être mis en présence d’un humain quelques minutes par jour, et de passer le reste de ses journées enfermé dans un box, et celui pour le même animal de vivre au sein d’une famille, ou les stimuli nouveaux sont permanents, continus, et quotidiens. Il est tout simplement impossible de reproduire en conditions d’élevage autant de situations qui sont de nature à éveiller un jeune cerveau.
Lire la suite : Un mode de vie en complète contradiction avec la nature
Extrait de notre Formation élevage
Vous avez aimé ce cours ? Testez-en d’autres gratuitement à partir d’ici !